Toponyme

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Emplacement

36.41° N, 9.177° E, h. 569 m.

H 563.39 – 565.10 des piliers émergeant du sol; sommet du pont 570.76.

H 570.76 bas-fond du specus où il est interrompu par l’effondrement de l’arche en grand appareil, à 11.38 m au nord du regard 465 susmentionné.

Le pont se trouve à 5627.431 m à l’est du bassin de captage (site 310) et à 36.91 m à l’est du dernier regard visible (site 464). Vallée du chabet el-Amri, un affluent de l’oued Guéttoussia, au milieu de champs labourés. Le passage des tracteurs sous les arches pendant les labours met le monument à l’épreuve.

Description

Pont-aqueduc de 30 arches, dont un groupe de sept et un autre de trois sont encore debout surmontés du specus. Cette section de l’aqueduc permet d’étudier la transition entre le specus souterrain au specus soutenu par un pont de 30 arches nécessaires à franchir une dépression du terrain. Les flancs du specus sont renforcés par des pilastres engagés placés en correspondance avec les piles des arcades. Où le specus émerge du sol côté sud, il présente un regard entre les premiers pilastres latéraux; dans cette zone initiale il est soutenu par un mur en petit appareil identique à la maçonnerie du specus. Comme les deux éléments font corps, ils sont bien conservés. Par contre, là où le troisième pilastre du specus est soutenu par le grand appareil bossé du tympan de la première arche ouest, l’aqueduc, en effet, s’est effondré. Le côté ouest du specus soutenu par les arches est construit en opus vittatum de moellons irréguliers de grès jaune dans le remplissage et en moellons plus réguliers de calcaire gris aux chaînes d’angle des pilastres. Le côté est du specus est construit selon la même technique, mais entièrement en calcaire gris. L’intérieur du specus comporte un revêtement d’enduit étanche à tuileau continu sur les parties basses des parois et le bas-fond. Le profil du revêtement est semi-circulaire; ainsi on a évité le dépôt de sinter et le risque de fuites d’eau entre les parois verticales et le bas-fond horizontal. Le specus sur le pont (site 050) par contre a été imperméabilisé par un solin à quart de ronde appliqué dans l’angle entre les surfaces droites des parois et du bas-fond. La voûte de moellons en calcaire en pose radiale qui couvre le specus est conservée partiellement: là où elle manque, les murs latéraux sont sur le point de s’effondrer. Le coffrage de planches a laissé ses empreintes sur l’intrados de la voûte (fig. à p. 164). Les joints en mortier des parois intérieures sont aplatis à la règle horizontalement, avec une grande précision, telle qu’elle a été observée aussi au pont (site 050), au bassin de captation à la naissance de l’aqueduc (site 310) et aux parois intérieures des cylindres des regards. Le specus est construit directement sur les voussoirs: cette transition entre différents appareils est une faiblesse structurelle du pont-aqueduc (v. supra et la technique différente appliquée sur le pont à conduite forcée, site 232). Les arches sont composées de neuf voussoirs à rouleau extradossé en tas de charge. Un trou de louve de levage est creusé dans les blocs de l’extrados des voussoirs de chaque arche et plus précisément au centre de gravité de la face supérieure du bloc.

Les piles sont constituées d’un noyau presque carré en caementicium parementé d’opus quadratum de blocs bossés. Pendant la construction ces blocs constituaient le ‘coffrage perdu’ du caementicium. Une assise de dalles bossées, saillante à la retombée de l’arche servait à appui du coffrage. Le bloc d’une pile présente une série de quatre saignées taillées dans la partie bossée évidemment pour pouvoir le couper et enlever (fig. à p. 162).

Les deux dernières arches nord du groupe de cinq restées debout présentent une déformation possiblement causée par un mouvement sismique. La seule inscription mentionnant un tremblement de terre a été trouvée à 3.2 km de distance à Aunobari (actuellement Kern el Kebch): CIL 8.15562:

] sacr(um) / [templum quod …] Hilarus sua pecunia a solo

/ [fecerat et exornavit per te]rrae motum dilabsum /

[…Ser]vatus fili(i) eiusdem sua / [pecunia restituerunt

eid]emq(ue) dedicaverunt.

Une inscription datée de 376/377 trouvée à l’intérieur de la cité de Thugga réfère à une restauration d’un aqueduc vetustate labsus et d’un nymfium par Lucius Napotius Felix Antonianus, mais elle ne peut pas être attribuée à aucun monument actuellement connu à Thugga (DFH 43, pp. 124-7.).

Citations site

Carton 1897, 62:

"Aussitôt après sa sortie de la montagne, l’aqueduc franchit l’oued Dahar sur un pont et chemine à flanc de coteau pour arriver au chabet ElAmri où il passe sur une belle série de trente arches, dont les matériaux sont disposés comme ceux de l’oued Melah (Fig. 26). Sa plus grande hauteur est de 8m. Le canal a ici 1m62 de hauteur sur 0m62 de largeur. Ses parois mesurent d’un côté 0m48 et de l’autre 0m58. Entre le point où il émerge du sol et celui où il passe sur le point, l’aqueduc, quoique reposant sur le sol, a extérieurement l’aspect d’un mur flanqué de piliers de renfort, comme lorsqu’il surmonte les arches"

de Vos 2004, 23.

de Vos 2000, 31, fig. 47.1-5 et 91.1-5.

de Vos, Attoui and Battisti 2013, 37-9.

Germain de Montauzan 1908, fig. 87 et 89.

Bibliographie

Carton, L. (1897). Essai sur les travaux hydrauliques des Romains en Tunisie. Tunis. Bibtex
de Vos, M. (2004). «Loca neglecta». In: Archeologia del territorio. Metodi, materiali, prospettive. Medjerba e Adige: due territori a confronto. Edited by: M. de Vos. Labirinti 73. Università degli studi di Trento. Dipartimento di Scienze Filologiche e Storiche: Trento, pp. 9-55. Bibtex
de Vos, M. (2000). Rus Africum: Terra, Acqua, Olio nell'Africa Settentrionale: Scavo e ricognizione nei dintorni di Dougga (Alto Tell Tunisino). Labirinti 50. Trento: Università degli studi di Trento. Dipartimento di scienze filologiche e storiche. Bibtex
de Vos, M., R. Attoui and A. Battisti (2013). Rus Africum. Tome II: le paysage rural antique autour de Dougga: l'aqueduc Äin Hammam-Thugga, cartographie et relevés. Bibliotheca Archaeologica, 34. Bari: Edipuglia. Bibtex
Germain de Montauzan, C. (1908). Les aqueducs antiques de Lyon: étude comparée d'archéologie romaine. Paris: E. Leroux. Bibtex

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