Toponyme

Aïn Hammara

Emplacement

36.50° N, 9.330° E, h. 313 m.

Point nord-est du promontoire sud du Kroumit an-Nhal, une butte surplombant la source d’Aïn Hammara sur la GP5 et la vallée de l’oued Khalled occupée en partie par la pépinière d’Aïn Djemala.

Description

L’établissement antique a fait l’objet de six fouilles clandestines qui ont aggravé ultérieurement la situation critique des murs endommagés à cause des figuiers de Barbarie. Il conserve trois structures orientées nord-ouest sud-est: une au sud (16,5 x 18,9 m), une autre au centre (24,6 x 29 m), la troisième au nord (16,7 x 10,73 m).

La première structure (16,5 x 18,9 m) comprend, auprès de l’angle sud-ouest, un torcularium qui a fait l’objet d’une fouille clandestine portant à la lumière une maie en calcaire blanc cassée et pourvue d’une rigole circulaire (Ø1,26 m), d’un canal diagonal jusqu’à l’angle sud-est de la dalle et d’un canal central vers le bord sud. Des rainures ont été sculptées radialement pour obtenir un meilleur écoulement du liquide pressé dont les acides oléiques ou vinaires ont contribué, ainsi que l’action physique de pressage, à l’érosion relevée sur la surface de la maie. La maie est supportée d’un côté par un mur en opus vittatum de moellons très réguliers en calcaire blanc et de l’autre par deux épaisses dalles verticales, probablement la paroi du bassin de recueil et de décantation des liquides pressés. A 1,3 m au nord-ouest, on relève un linteau d’ancrage pourvu d’une encoche étroite, longue, et assez profonde, indice des dimensions exceptionnelles du pressoir. La joue inférieure du linteau est râpeuse pour favoriser l’adhésion à la maçonnerie. Un deuxième linteau ex situ au secteur nord-ouest et une maie réutilisée en position verticale indiquent que la ferme était équipée de deux pressoirs. La chaîne d’angle nord-ouest du torcularium conserve deux blocs équarris pourvus de bossages très saillants, in situ. À l’extérieur de l’angle sud-est le rocher a été coupé pour construire une citerne (4,3 x 9 m) en opus vittatum de moellons plus longs que d’habitude. La citerne est revêtue à l’intérieur d’enduit hydraulique de tuileau et elle présente des angles intérieurs arrondis. Les deux margelles monolithiques étaient sans doute destinées à l’usage des citernes; l’une est réduite à moitié, l’autre est mise au jour lors d’une récente fouille clandestine dans la partie centrale de la ferme (24,6 x 29 m). La margelle est pourvue d’une paire d’encoches carrées des deux côtés opposés, qui conservent des traces de plomb -malheureusement grattées récemment- indice de l’utilisation de crampons de bronze pour sceller le couvercle. La feuillure autour du trou transpercé servait au logement du couvercle circulaire, cf. le site 546. L’extension de l’établissement sur la pente sud-ouest est attribuable à l’époque tardive. La pente est pleine de fragments de céramique (un tesson de ‘Dougga Ware’ atteste la fréquentation tardive), de tesselles blanches et noires de mosaïque (qui proviennent probablement du pavement en mosaïque du torcularium), de tuyaux de terre cuite du coffrage des voûtes, de fragments de deux lampes africaines, de bords de seaux de céramique commune, de céramique de table sigillée D, d’amphores et de tuiles. Le fragment d’un mortier en marbre numidique de Simitthus indique que la ferme connaissait un certain niveau de luxe.

Citations site

de Vos and Attoui 2013, 173.

Bibliographie

de Vos, M. and R. Attoui (2013). Rus Africum. Tome I: Le paysage rural antique autour de Dougga et Téboursouk: cartographie, relévés et chronologie des établissements. Bibliotheca Archaeologica, 30. Bari: Edipuglia. Bibtex

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