Toponyme

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Emplacement

36.42° N, 9.212° E, h. 587 m.

Le site se trouve sur le versant sud-est du kef el-Ghrab, il surplombe la ville de Thugga.

Description

Le monument funéraire en opus vittatum, se compose d’une série de cinq pièces voûtées, construites à peigne contre le mur de fond adossé au terre-plein de la colline et qui émerge de quelques mètres du terrain. De la sixième pièce située à l’extrémité sud du monument il n’est pas clair si elle était voûtée: elle pourrait faire partie de la cour, devant les cinq salles voûtées. L’entrée était du côté nord et elle est marquée par le seuil in situ. La salle centrale se distingue par une abside, conservant au moins cinq niches pour les urnes cinéraires. Les parois latérales, maintenant effondrées, auraient pu accueillir d’autres niches. La salle absidale est flanquée de deux citernes et d’une salle plus large du côté sud. Les citernes d’aile semblent plus larges et plus basses. L’édifice en position théâtrale est orientée vers Thugga. Carton 1895, 191-4, a publié un plan et une élévation du monument, sans signaler le seuil: probablement le remblai était plus grand que celui de la situation actuelle. Après une fouille ultérieure non-documentée, la décoration en stuc et le pavement mosaïqué de la salle absidale sont visibles. Le revêtement de stuc blanc est divisé par des pilastres cannelés sur une base moulurée et disposés entre les niches. La zone entre les pilastres est décorée par des losanges disposés horizontalement. Sous le mur, le sol en mosaïque sur fond blanc représente une tresse à trois brins polychromes (noir, rouge et jaune), dans un cadre d’un filet denticulé en tesselles noires. Le toit des salles voûtées revêtu d’enduit étanche de tuileau favorisait la récupération des eaux pluviales. On relève, au nord-ouest du mur, un fragment de soffite à deux caissons en calcaire qui appartenait sans doute au mausolée. La voûte effondrée de la salle absidale était pourvue d’une lucarne (0,4 x 0,5 m) qui illuminait la niche centrale de l’urne cinéraire de C. Remmius Sallustianus, le commanditaire du monument. Sa position centrale sur l’axe de la salle absidale a été soulignée par le faisceau de lumière venant d’en haut dans la salle funéraire. Les épitaphes sont gravées sur le devant du coffre. Le coffre a été déjà vidé lors de l’enlèvement de la partie centrale de l’épitaphe. Le seul coffre encore in situ, dans la niche centrale, a permis l’identification du propriétaire. Carton a trouvé un deuxième coffre fragmentaire avec épitaphe qui se réfère à Corenia Victoriana. Le troisième appartenait à Q. No[nius] Cres[cens]. Il est probable que le propriétaire de la tombe soit le même que celui de la ferme au-dessus (site 59). Deux autres épitaphes des Remmii sont venues au jour dans les environs entre Bab Roumia (arc d’Alexandre Sévère) et le temple de Caelestis. De l’inscription triple CIL 8.27070 résulte que Remmia Fructuosa était mariée avec Q. Mucius Agrasius, et que leur fille Mucia Veneria mourut à l’âge de 14 ans. Deux autres épitaphes relatives aux Mucii (CIL 8.27071-72=MAD832-833) proviennent de la même zone, ainsi que [-] Magnius Primus Pri [mi filius] (CIL 8.27020=MAD728, 151-220). Les propriétés de ces familles liées par intermariage étaient voisines l’une à l’autre.

La combinaison monument funéraire / citerne est assez originale. Les types de monuments funéraires romains sont très variés à cause de la compétition sociale: chaque famille a essayé de se manifester d’une manière différente et de se construire une identité particulière. La présence des citernes dans le tombeau reflète aussi une réalité du monde des vivants: presque tous les édifices dans les zones urbaines et rurales sont construites au-dessus des citernes. L’application de décorations en mosaïque et en stuc aurait à faire avec l’intention de continuer la vie du défunt dans un scénario domestique. Le monument se trouve à 17 m du specus de l’aqueduc souterrain, accessible à travers les regards encore émergeant du sol.

Citations site

Carton 1895, 191-4.

de Vos and Attoui 2013, 51.

Bibliographie

Carton, L. B. C. (1895). Découvertes épigraphiques et archéologiques faites en Tunisie (région de Dougga). Paris: Leroux. Bibtex
de Vos, M. and R. Attoui (2013). Rus Africum. Tome I: Le paysage rural antique autour de Dougga et Téboursouk: cartographie, relévés et chronologie des établissements. Bibliotheca Archaeologica, 30. Bari: Edipuglia. Bibtex

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