Toponyme

Henchir biar Chounch

Emplacement

36.42° N, 9.201° E, h. 621 m.

L’établissement se trouve sur un petit mamelon situé au milieu d’un champ de sol noir d’excellente qualité. Le champ prend la forme d’une ovale bordée à l’est par une falaise, au nord et à l’ouest par une piste longeant la frontière avec la propriété avoisinante. Sous le surplomb s’étend actuellement une des oliveraies en plein essor.

Description

L’établissement comprend deux noyaux carrés de 15,4 m (= 52 pieds romains) de chaque côté, séparé d’une structure plus petite (6,5 x 7 m) qui peut être identifiée comme le tombeau familial.

Les trois structures ont été partiellement démantelées, à une époque tardive, pour occuper le versant sud. Cette pratique est confirmée dans de nombreuses fermes (voir la liste dans la description du site 31). On relève une corniche moulurée dans le mur est du tombeau et une inscription funéraire gravée sur une dalle simple qui a dû être insérée dans un cadre architectural avec les noms de trois frères mais qui est déposée de 6 m à l’est. Le bloc d’angle d’une base moulurée à deux tori se trouve dans une position verticale près de la porte du noyau est. Un autre élément de la base est renversé vers le bas.

Le noyau ouest abritait les deux presses du torcularium (18,3 x 7,7 m). Il se distingue par un avant-corps de 2,9 m qui prolonge de la moitié le carré formant un rectangle de 18,3 x 7,7 m, pour les activités de manœuvre du pressage (introduction des fruits, broyage des olives et évacuation des marcs et grignons) ainsi qu’un chapiteau troncopyramidal écroulé. La porte d’entrée occupe le milieu du côté court (7,7 m) du torcularium qui conserve un seul bloc d’ancrage in situ (positionné sur deux orthostates) dont l’encoche à queue d’aronde est cassée en deux. Ceci est probablement dû à l’effondrement du linteau parallélépipédique pourvu d’une encoche longue, étroite et peu profonde où logeait le tenon supérieur du châssis en bois du levier. L’ancrage de la première presse conserve des lignes gravées au milieu du bloc, en correspondance d’une fissure de la roche qui a dissuadé le tailleur de pierre d’y pratiquer une encoche à queue d’aronde. Cela montre que les blocs arrivaient à destination en état brut et qu’ils furent achevés sur place selon les conditions du bloc et sa mise en place. Une dalle pentagonale fragmentaire, déplacée à la suite d’une fouille clandestine, a servi de maie de la première presse. La deuxième presse, dont l’ancrage fait défaut, conserve une maie (sans rigole) in situ, des restes du pavement en opus signinum et une console de soutien de l’extrémité mobile du levier.

Le torcularium conserve de son angle nord-est une chaîne de 9 blocs (hauteur totale de 4,54 m) en grand appareil bossé superposés (deux in situ), tandis que le mur sud du torcularium présente des blocs bossés de calcaire blanc et des pierres irrégulières de grès jaune typique de la zone de Hadjra es-Safra. Cette technique met en évidence le souci de créer un bâtiment résistant à la pression de la presse. On relève plus bas au sud du torcularium, un sarcophage aux coins arrondis intérieurs (longueur intérieure de 1,95 m, largeur de 0,40 m, profondeur de 0,30 m, volume 2,34 m3) probablement réutilisé comme bassin pour recueillir l’huile ou le vin pressé. Le montant sud de la porte est muni d’une encoche ou anse taillée et sculptée dans la pierre calcaire pour attacher les bêtes de somme.

Les orthostates du noyau ouest sont moins robustes et moins réguliers. Ils ont les bosses orientées vers le noyau des murs pour favoriser l’adhérence de l’opus vittatum. L’édifice était pourvu d’une porte dans le mur ouest et d’une fenêtre barreaudée (table d’appui et montant de la fenêtre conservent les trous de grille: 5 + 6). La pièce nord du noyau occupe un tiers de l’espace. Fonction hypothétique: maison ou magasin. Les murs orientés est-ouest divisent les deux noyaux à des intervalles de 2 m, ce qui semble être conditionné par des citernes formant la basis villae.

Citations site

Carton 1895, 233.

de Vos and Attoui 2013, 45.

de Vos 2004, 47-8.

Poinssot 1913, 10-1.

Bibliographie

Carton, L. B. C. (1895). Découvertes épigraphiques et archéologiques faites en Tunisie (région de Dougga). Paris: Leroux. Bibtex
de Vos, M. and R. Attoui (2013). Rus Africum. Tome I: Le paysage rural antique autour de Dougga et Téboursouk: cartographie, relévés et chronologie des établissements. Bibliotheca Archaeologica, 30. Bari: Edipuglia. Bibtex
de Vos, M. (2004). «Loca neglecta». In: Archeologia del territorio. Metodi, materiali, prospettive. Medjerba e Adige: due territori a confronto. Edited by: M. de Vos. Labirinti 73. Università degli studi di Trento. Dipartimento di Scienze Filologiche e Storiche: Trento, pp. 9-55. Bibtex
Poinssot, L. (1913). «Inscriptions de Thugga découvertes en 1910-1913». In: Nouvelles Archives des Missions Scientifiques et Littéraires (NAMS) 21, pp. 1-227, n° 1-119. Bibtex

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