Toponym

-

Location

36.39° N, 9.137° E, h. 586 m.

Vallée profonde et étroite d’un affluent de l’oued Aïn Hammam. À 34.9 m à l’est du regard (site 313) et à 352.776 m à l’est du bassin de captage (site 310). La hauteur audessus du niveau de la mer du specus au sud-est du pont est de 578.16, donc de 0.23 m au-dessous du bassin de captage (site 310) à 578.40. Sur la colline à l’ouest du pont et auprès du regard (site 313) la plantation d’une nouvelle oliveraie était en cours en 1997. Ici on a utilisé également la pratique du greffage: de Vos 2000, fig. 83-85; de Vos 2004, 45.

Description

Pour transporter l’eau à Thugga il a fallu sept ponts à travers les vallées que la conduite a dû franchir per vallis opere arcuato1. Le premier pont à deux arches est le plus gravement détruit, il s’est effondré. Le plus grand fragment est renversé de 180°: le fond du specus se trouve en contact avec le lit de l’oued. Seulement la culée orientale est conservée in situ. Le pont peut avoir été délibérément détruit (comme on a proposé en 2000), mais plus probablement il a été bouleversé par la crue de l’oued, qui descend de 130 m sur une distance de 250 m. Pendant les invasions barbares de l’antiquité tardive, il était pratique courante de forcer les villes à se rendre en coupant les canaux d’adduction de l’eau: les Hérules en Grèce, les Goths en Italie, les Vandales en Afrique.2

Le pont est construit presque entièrement en opus vittatum de moellons irréguliers de grès jaune, avec deux assises de deux blocs de grand appareil bossé sous la retombée des arches. À la naissance de la voûte à l’intérieur des arches on observe trois trous dans l’intrados destinés aux appuis du cintre. La pile entre les deux arcades est renforcée par un avant-bec semi-circulaire (Ø 1,32 m) afin de limiter l’action directe du ruisseau sur elle.3 Le couronnement ou chaperon de l’avant-bec n’est pas visible, il pourrait avoir eu une forme conique ou celle d’une pyramide triangulaire. Le rouleau des deux arches est constitué de moellons rayonnants en calcaire, minces et longs; les deux arches sont entretoisées entre les culées et la pile centrale.

Le specus très proche au sud-est du pont présente deux bas-fonds superposés revêtus d’enduit hydraulique de tuileau (de Vos 2000, fig. 86-87), dont le premier est composé des trois couches classiques décrites par Vitruve 7.1 (ruderatio, statumen, nucleus) et le deuxième - plus haut - se trouve au sommet d’un remplissage de 0,45 m de pierres et de chaux pour élever le niveau du bas-fond du specus, dans l’intention évidente de réparer un damage ou de corriger une erreur de nivellement.


[1] Ainsi Frontin. aq. 7.8, à propos de l’Aqua Marcia.

[2] Tölle-Kastenbein 1993, p. 228.

[3] Adam 1989, 309; cf. le pont sur le Kifisos auprès d’Eleusis, Galliazzo 1995, 353.

Citations of the site

Carton 1897, 58:

"Au-delà de ce premier regard, et après un assez long parcours dans le sol, l’aqueduc émergeait un instant pour franchir un ravin sur quelques arches, pénétrer de nouveau sous une colline et reparaître à environ deux kilomètres de son origine"

de Vos, Attoui and Battisti 2013, 21.

Bibliography

Carton, L. (1897). Essai sur les travaux hydrauliques des Romains en Tunisie. Tunis. Bibtex
de Vos, M., R. Attoui and A. Battisti (2013). Rus Africum. Tome II: le paysage rural antique autour de Dougga: l'aqueduc Äin Hammam-Thugga, cartographie et relevés. Bibliotheca Archaeologica, 34. Bari: Edipuglia. Bibtex

Our site saves small pieces of text information (cookies) on your device in order to deliver better content and for statistical purposes. You can disable the usage of cookies by changing the settings of your browser. By browsing our website without changing the browser settings you grant us permission to store that information on your device. I agree